Page:Guinard - Les noms indiens de mon pays, 1960.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mille expertises, on examina au microscope les fragments de la vraie Croix conservés à travers le monde. L’examen révéla qu’elle était de bois de pin.

Rohaut de Fleury. Mémoires sur les instruments de la Passion.
Paris 1870, p. 63. Cité par Dragio Marucchi dans The Catholic Encyclopedia, V. IV, colonne 520.
CHINOUK

Chinouk est le nom d’une tribu indienne de la Colombie canadienne, d’un jargon, d’un vent et d’un village d’Alberta desservi par le Canadien National et situé à mi-chemin entre Calgary et Saskatoon.

En 1838-39, Mgr Demers, évêque de Vancouver, avait compilé un vocabulaire de jargon, ramassis de termes français ou anglais mal prononcés et de mots aborigènes empruntés pour la plupart à la langue indienne chinouk, et assez dénaturés dans la bouche de ceux qui s’en servaient. Ce curieux mélange était alors, et devait rester jusqu’à nos jours, le moyen presque universel de communication entre Blancs et Indiens, aussi bien qu’entre les tribus hétérogènes qui peuplent la côte du Pacifique depuis la Californie jusqu’à l’Alaska. Le R.P. Le Jeune, O.M.I., inventa de toute pièce un système d’écriture pour la langue chinouk en s’inspirant de la sténographie Duployé.

Chinouk désigne encore un vent très chaud qui monte de l’océan Pacifique et rafale sur le Canada par les passes des montagnes Rocheuses. Assez souvent, en hiver, pendant les périodes de grand froid, le chinouk s’annonce en brodant sur l’horizon un magistral arc-en-ciel, puis il se met à souffler sur les prairies. Alors le froid cède la place à une chaleur qui fait dégoutter les toits et ruisseler l’eau le long des routes. Le phénomène se produit en quelques heures. La chaleur du vent est si intense que son haleine ressemble au souffle enflammé d’un four.

En été, le chinouk est désastreux ; sous sa brise desséchante, une magnifique plaine de grain en croissance peut devenir soudainement un champ dévasté. C’est dans le sud de la province albertaine que l’effet du chinouk se fait le plus sentir.

A.G. Morice, O.M.I. Histoire de l’Église Catholique dans l’Ouest Canadien, V. III. pp. 288 et 351.
Mgr Gabriel Breynat, O.M.I., 50 ans au pays des neiges, V. I.
— 37 —