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BATISCAN
Batiscan pour patiskam (il le manque du pied, son pied le manque, faire un faux pas) Cris.
Racines : Pat : manquer ; askam : terminaison verbale donnant l’idée du pied ;

Exemple : Quelqu’un traverse un ruisseau sur un tronc d’arbre et met le pied dans l’eau, on dira « papiskam ». Ou encore je veux embarquer dans un canot et je mets le pied en dehors. Je dirai : « Ni gi patiskam ».

Quebec Highways et l’encyclopédie Grolier ont fait erreur en traduisant Bastiscan par « Vapeur, nuée légère. »

Batiscan est le nom d’une rivière et d’une paroisse sur la rive nord du Saint-Laurent, diocèse des Trois-Rivières, fondée en 1684. À l’entrée du village, une vieille maison de pierres fut pendant plusieurs années la résidence des Pères Jésuites.

Along Quebec Highways, 1930.

BEDJIWAN
Bedjiwan (marée montante) Montagnais.
Racines : Pé et petchi : venir ; tchiwan : courant. Généralement on dit : petchitchiwan : la marée montante.

Bedjiwan, nom géographique de la côte nord du golfe St-Laurent.

La marée met en mouvement les eaux des mers. Deux fois par jour elle les fait monter aux rivages et dans les embouchures des fleuves. Ce phénomène est causé par l’attraction du soleil et de la lune. Quand le soleil vient en conjonction avec la lune, leurs forces attractives s’unissent et produisent les grandes marées. Elles font des marées moindres lorsqu’elles se désunissent. Les marées varient selon la superficie des mers. L’océan Pacifique, à cause de son immensité, n’a qu’une marée en 24 heures. Quand les forces d’attraction s’éloignent d’un océan, ses eaux reprennent l’équilibre. Le mouvement de ces masses liquides et leurs forts courants modifient sans cesse le profil des rivages océaniques et déplacent les alluvions apportées par les fleuves.

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