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Lac de la rivière Gatineau, dans la province de Québec. En hiver, les eaux de ce lac travaillaient la glace, la bombaient, la pliaient, d’où le nom de lac plié. Ce phénomène dépend des sources ravineuses du lac, de sa mal-conformation et de sa profondeur irrégulière.

Autrefois, le lac Baskaton n’avait que quatre à cinq milles de longueur. Maintenant, depuis la construction du barrage Gouin (1926-27), il compte 800 milles de grève. La mission, bâtie sur le versant d’une colline de pins, fut noyée, ainsi que quatre grandes fermes de l’International Paper Co. La rivière Baskaton est disparue avec ses douze lacs. Ce barrage inonda tant de bois que pendant deux hivers on fit chantier sur la glace.

BATAWA
Batawa pour patahwaw (il est manqué, on l’a manqué) Cris.

La racine pat signifie manquer, manquer son coup. Exemple : un indien tire une balle sur un oiseau, elle passe à côté, il dira en le voyant fuir : « Ni gi patahwaw », je l’ai manqué, j’ai manqué mon coup.

Batawa est une mission des Pères Jésuites, près de la ligne du Canadien National, comté de Hastings, Ontario.

BATCHAWANA
Batchawana pour obatchiwanang (au courant du détroit). Sauteux, Algonquin.
Racines : Oba : détroit ; tchiwan, courant ; ang locatif.

Batchawana, situé à une quarantaine de milles au nord du Sault Ste-Marie, est le nom d’une baie et d’une rivière du comté d’Algoma, sur la rive est du lac Supérieur, en Ontario. La rivière Batchawana franchit un détroit où ses eaux s’engorgent entre deux murailles de pierre, ce qui justifie son nom.

Batchawana pour wibatchiwanang « au rétréci du courant », soutiennent d’autres traducteurs.
Racines : Wibo : étroit, rétréci ; tchiwan, courant ; ang est un locatif. Algonquin.
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