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largeur. En 1535, Jacques Cartier la baptisa du glorieux nom de l’Assomption. Heylyn dans sa Cosmographie (1660) la nomme Anticostie.

La plupart soutiennent que ce mot vient de l’espagnol et signifie « l’avant côte ». Les Indiens l’appellent nataskwan « aller chasser l’ours ».

La première concession de l’île fut accordée à Louis Joliet, en 1680, en considération de ses valeureux services. Il y bâtit un fort qui fut détruit par les Anglais, en 1690.

Dans la suite, au traité de Paris de 1768, elle fut annexée à Terre-Neuve. Mais en 1774, elle fut rattachée au Canada et fait maintenant partie de la province de Québec.

En 1874, les membres de la famille Forsyth de Québec essayèrent de la coloniser, mais sans succès. En 1895, elle fut vendue à Henri Meunier, millionnaire français et fabriquant d’un fameux chocolat, qui y effectua de grands travaux et y pratiqua surtout l’élevage. En 1926, l’île fut vendue à la « Anticosti Corporation » pour la somme de $6,000,000. Cette compagnie s’associa ensuite à d’autres firmes sous le nom de « Canada Power and Paper Corporation » et cette dernière fut réorganisée en « Consolidated Paper Corporation ».

Les abords de l’île Anticosti sont dangereux pour la navigation ; on l’appela même un temps le cimetière du golfe. Le gouvernement canadien remédia au danger des échouages et des naufrages en y construisant plusieurs phares puissants.

Encyclopédie Grolier.

Dictionnaire général du Canada par le R. P. Lejeune, O. M. I.

Du Cométique à l’Avion, p. 225, L. Garnier, eudiste.

ARTHABASKA
Arthabaska (il y a des roseaux) Cris, Algonquin.
Racines : Ayaw, il y a (cela) ; ack, roseaux, joncs, foin.

(D’autres grammairiens donnent comme racine ATHAPAW ou AVAPAW : sorte de joncs ; SKA : idée d’abondance. Cette description du mot est plus conforme aux langues crises de l’ouest.)

Le roseau est une plante creuse de 5 à 7 pieds de hauteur, aux feuilles étroites et longues. Elle fleurit en quenouille brune. Froissée, cette quenouille donne une laine blanche dont on fait des matelas et des oreillers. Nos ancêtres faisaient de sa tige creuse un ambre qu’ils mettaient au tuyau de leur pipe de plâtre. Les roseaux poussent dans les terrains humides et, là où ils croissent, rien ne pousse comme s’ils étaient un poison pour les autres plantes.

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