Page:Guinard - Les noms indiens de mon pays, 1960.djvu/172

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le Témiscamingue d’aujourd’hui, belle région agricole et grand district minier, parsemé de villes neuves et de gros villages, est une chose bien différente du Témiscamingue sauvage d’il y a cent ans et plus.

De nos jours, la vie indienne se résume à quelques pauvres réserves sans importance ; alors que jadis, les missions indiennes et les postes de traite du Témiscamingue étaient un centre d’activité considérable.

Comme partout ailleurs, la pénétration des blancs a été précédée par une ère de pénibles missions. Citons parmi les missionnaires célèbres : Charles Bellefeuille (1836), les abbés Hippolyte Moreau, Poiré, Bourassa, Payement, Olscamp ; le jésuite Duranquet et finalement Nicholas Laverlochère, o.m.i. (1844). À partir de cette date, ce territoire fut confié aux pères Oblats. Ils s’y installèrent de façon permanente, à la sortie du lac Témiscamingue, en 1863.

C’est un oblat, le frère Moffette, qui révéla aux Canadiens le Témiscamingue agricole. Lui-même piocha le premier jardin, traça le premier sillon et récolta la première gerbe de blé. Une société de colonisation fut organisée et les familles terriennes arrivèrent. Le frère Moffette fut à ce point le guide et le protecteur des colons qu’on lui donna le titre de « Père du Témiscamingue ».

Eugène NADEAU, Un homme sortit pour semer, p. 30.
TÉMISCOUATA
Témiscouata (lac profond) Micmac.
Racines : Timi : profond ; goateg : lac.

Nom d’un lac qui donne naissance à la rivière Madawaska. Sa longueur mesure environ 32 milles, sa largeur est irrégulière de un à trois milles. C’est également le nom d’un comté du Québec. Chef-lieu : L’Île Verte. Ce comté touche à l’État du Maine et est arrosé par la Rivière-du-Loup, la Trois-Pistoles et le Saint-François.

TIKERARDJUARK
Tikerardjuark (comme un long index) Esquimau.
Racines : Tikerk : index ; djuar : très grand ; rar, pour l’euphonie ; tendance vers.

Tikerardjuark est une longue pointe de terre en direction de la mer, à Cap Esquimau. Chaque printemps les Esquimaux s’y rassemblent pour faire la chasse aux phoques.

A. THIBERT, O.M.I., ancien missionnaire chez les Esquimaux.
— 170 —