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route quatre fois, mais je fus ramené sur place par le vent et la température contraire, et enfin, Dieu le voulant ainsi, je fus terrassé par la maladie. » Rimouski eut sa seigneurie comme maints endroits de la Nouvelle-France. Elle fut concédée en 1694 au Sieur Augustin Rouer de la Coudonnière qui, six ans plus tard, la vendit à René Le Page de Ste-Claire.

Hist. du Saguenay depuis l’origine jusqu’à 1870, p. 140.
R.P. PACIFIQUE, O.F.M., Cap., Études hist. et géographiques.
L. LE JEUNE, O.M.I, Dictionnaire général de biographie.
RISTIGOUCHE
Ristigouche pour mistikocj (petits arbres, petit bois) Cris, tête-de-boule.
Racines : Mistik : bois ; och : le diminutif.

Le R.P. A. Lacombe, O.M.I., donne la même signification. (Dict. cris, p. 708) Selon un tract publié à Ottawa en 1914, le mot Ristigouche serait composé de deux mots micmacs ; listo et gotjg qui signifient « désobéis à ton père », et cela aurait été le cri de guerre de l’ancien chef micmac Tonel, contre un parti d’Iroquois qui fut exterminé. Selon moi, c’est aller chercher trop loin la signification de Ristigouche qu’on défigure sans raison valable.

Ristigouche, dans la province de Québec, est aujourd’hui le principal établissement des Micmacs. Avant la venue des blancs, ces Indiens habitaient les rives de la Baie des Chaleurs et des rivières Ristigouche et Matapédia. Depuis 1894, les Pères Capucins desservent cette paroisse, fondée en 1745, Les Micmacs ont beaucoup de vénération pour sainte Anne et la considèrent comme leur Reine. Leur église est un lieu de pèlerinage. Le R.P. de la Brosse, s.j. écrit dans ses notes qu’en 1772, après avoir visité la mission de Ristigouche, il a « béni solennellement une belle chapelle en l’honneur de Sainte-Anne ». Au temps de la conquête anglaise, Ristigouche fut témoin du dernier combat entre les frégates françaises, qui avaient cherché refuge dans le port, et les vaisseaux anglais qui les poursuivaient. Cette bataille navale eut lieu le 6 juillet 1760. Après leur victoire, les troupes anglaises débarquèrent, brûlèrent l’église et deux cents maisons.

Antoine BERNARD, La Gaspésie au Soleil, p. 225.
R.P. PACIFIQUE, O.F.M. Cap., Études hist. et géographique, p. 188.
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