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QUÉBEC
Québec (rétrécissement, détroit).

Dans la plupart des langues indiennes on retrouve ce sens. Les Iroquois appellent Québec Tekiatontarikon « deux montagnes qui se rejoignent » ; les Algonquins wabitikweiang « au rétréci de la rivière », les Micmacs Gépeg : « rétrécissement, détroit. » Seuls les Tête-de-Boule appelle Québec Kapawin, « débarcadaire ».

La Compagnie de la Baie d’Hudson dans sa revue « The Beaver » et le Père Arnaud, O.M.I. écrivent : « Quand Champlain arriva avec ses navires en face de Québec, les Indiens sur le rivage, naturellement, invitèrent les Français à venir à eux disant : Kabek, Kabek : débarquez, débarquez. »

Québec est le nom d’une province canadienne, d’un comté et d’une ville. La ville de Québec, fondée par Champlain en 1608, est la plus ancienne du Canada. Elle a gardé son cachet antique et pittoresque par ses rues étroites et montantes, par ses maisons à style français. Elle a su garder ses reliques du passé : remparts, tours de garde, citadelle, portes et murailles, plaines d’Abraham. Tout parle de son origine, de ses luttes, de son histoire et de sa foi. En 1659 Québec recevait Mgr de Laval, premier évêque de l’Amérique du Nord. Québec est l’église-mère du Canada et d’une majeure partie des États-Unis, et le point de départ de la civilisation et de l’évangélisation des peuples de l’Amérique du Nord.

Québec, capitale d’une province qui lui doit son nom, est bâtie sur un promontoire de 330 pieds, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, au confluent de la rivière Saint-Charles. La haute-ville occupe la partie où jadis s’élevait le village indien de Stadaconé.

N.O., p. 93 Voir le mot Toronto, à propos de ce traducteur.

QUICHICHOUANE
Quichichouane pour kitchidjiwan (le grand courant) Cris, algonquin.
Racines : Kitchi : grand, gros : djiwan : courant.

Kitchidjiwan est le nom indien de la rivière Albany, Baie James. Les Anglais changèrent son nom en établissant un fort de traite, à l’embouchure du Fishig Creek. Pierre d’Iberville s’en empara en 1686, et les Canadiens changèrent le nom en celui de Fort Ste-Anne. Le P. Silvy, s.j., note qu’ils avaient pris Sainte Anne « pour patronne du voyage et de l’entreprise. »

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