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nombreuses rivières qui l’alimentent, ont rempli le lac à nouveau et il ne contient pas plus d’eau qu’autrefois. À ce point qu’on a dû récemment créer des réservoirs d’eau beaucoup plus loin : aux Passes dangereuses et sur la rivière Péribonca, et construire à ces endroits de nouveaux barrages aussi coûteux que le premier.

Bref, au lieu de relever les eaux du Lac St-Jean — ce qui a occasionné le sacrifice inutile de 14, 000 âcres de terre en culture et la ruine de beaucoup d’agriculteurs — il eut mieux valu construire tout de suite ces barrages au bon endroit.

Le P. Jean de Quen, s.j., fut le premier blanc à contempler cette nappe d’eau (le 16 juillet 1647) ; jusqu’à ce temps les Indiens avaient empêché les blancs d’y pénétrer en exagérant, à dessein, les dangers de la navigation sur la rivière, à cause de ses chutes, de ses précipices,  etc. Ce qui décida les montagnais à conduire le P. De Quen à ce grand lac, c’est qu’il y avait plusieurs malades qui demandaient le secours du saint ministère.

Le P. Albanel signale que les Montagnais défendaient jalousement leurs rivières, parce que pour eux « les rivières sont ce que sont pour les Français les champs, dont ils tirent leur subsistance, par la pêche, la chasse, le trafic ». Il existe dans le lac Saint-Jean un poisson dont la réputation locale est grande, la ouananiche, qui n’est qu’un saumon adapté à la vie en eau douce. Le Frère Marie-Victorin au cours d’études botaniques effectuées sur les rives de ce lac, a découvert toute une florule de plantes maritimes prouvant qu’une mer a hanté jadis ces rivages.

Histoire du Saguenay depuis l’origine jusqu’à 1870, pp. 13 et 64.
Rédaction 1672 Édit. Thwaites, L. VI, p. 172.
PIKANAK
Pikanak pour pakânâk (noyer) Algonquin.

Nom d’un affluent de la rivière Gatineau, province de Québec. Les Indiens avaient l’habitude de faire leurs arcs avec le noyer dur, qu’ils appelaient mitikwabak, bois à arc, ce bois est susceptible d’un beau poli.

Les noyers sont de grands arbres produisant des noix grosses comme des œufs de poule ; pékan : noix.

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