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mes auprès d’eux. On leur a imposé un règlement très sévère, entrant dans les plus minutieux détails de la conduite à tenir, et spécifiant même les plats qui, chaque jour, doivent être servis à table. Un des grands principes des Robin est de ne permettre aucune innovation. Le règlement imposé aux agents leur défend de ne rien avancer aux pêcheurs avant un temps marqué ; les hangars seraient-ils pleins de provisions, pas un seul biscuit ne sera distribué avant l’époque déterminée. Comme les pêcheurs ne sont payés qu’en effets, ils ne peuvent rien mettre de côté pour leur avenir. Les écoles sont proscrites : « Pas besoin d’instruction pour eux, écrivait M. Philippe Robin à ses commis, s’ils étaient instruits, seraient-ils plus habiles à la pêche ? » J’ai abrégé la citation : toutefois, il y en a assez pour montrer l’inhumanité et le rôle lucratif et peu glorieux de cette puissante compagnie. Le monopole des Robin a cessé, mais la Compagnie continue d’exister sous le nom de « Robins, Jones, and Whiteman » de Jersey, à Halifax.

Antoine BERNARD, c.s.v., La Gaspésie au Soleil, p. 177.
PASQUA
Pasqua pour packwaw (désert, terre stérile) Cris.

(Dans le langage des Indiens de l’Ouest, ce mot s’emploie dans le sens d’une prairie sans arbre, par opposition à une forêt. Le terme convient aux prairies désertiques de l’Ouest, où il poussait autrefois une certaine végétation.)

Pasqua est le nom d’un désert de l’Ouest canadien et étatsunien. Mgr Taché, dans son « Esquisse du Nord-Ouest de l’Amérique », écrit : « Le désert, ce mot n’étonnera pas ceux qui ont fait quelques études sur la partie occidentale de l’Amérique du nord ; tout le monde connaît le grand désert américain ; tous ne savent peut-être pas qu’il se prolonge presque sur notre sol, qu’il pénètre au point d’intersection du 100e degré de longitude avec le 49e degré de latitude, suivant ensuite une ligne plus ou moins sinueuse dans la direction générale du nord-ouest, jusqu’au point d’intersection du 113e degré de longitude avec le 52e degré de latitude, formant ainsi une superficie totale d’au moins 60,000 milles carrés. Il y a donc lieu de l’appeler désert immense. Ce désert n’est sans doute pas une plaine de sable mouvant et desséché ; il est néanmoins parfaitement impossible de songer à y former des établissements considérables. Presque partout un sol aride ne voit croître que le foin des prairies (systéria

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