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vres affamés à bout de provision, cherchaient à fuir la forêt, mais ne purent jamais trouver ce portage de malheur, encombré qu’il était par les tourbes du marécage. Ça lui valut le nom d’Onistagan : « portage embarrassé ».

ONONTHIO
Ononthio (belle montagne) Iroquois.
Racines : Ononta : montagne ; iio : idée de beauté.

Les Iroquois donnèrent ce nom à Monsieur C.H. de Montmagny, deuxième gouverneur de la Nouvelle-France, et l’attribuèrent dans la suite à tous ses successeurs. À sa Majesté le roi de France, ils décernaient le titre de Grand Ononthio.

Quant à M. de Montmagny, Ononthio était la traduction fidèle de son nom ; puisque Montmagny est un mot latin mal francisé (mons magnus) qui signifie « Montagne grande », « Mont grand ». On peut supposer que, dans l’entourage du gouverneur, un interprète avait expliqué aux Iroquois la signification du mot Montmagny ; c’est pourquoi ils s’adressèrent à ce personnage en l’appelant Ononthio, alias « Monsieur de Grandmont » ou « de Grande Montagne » alias « Monsieur de Montmagny ».

ONTARIO
Ontario pour Oniatariio (beau lac) Iroquois.
Racines : Kaniatare : lac ; iio idée de beauté.

Ontario : l’un des cinq grands Lacs et l’une des dix provinces du Canada.

Samuel de Champlain fut le premier blanc à visiter ces régions (1615-16). Les Pères Jésuites y évangélisèrent bientôt les tribus huronnes et algonquines, et M. de La Salle entreprit ses découvertes et ses fondations. Sous le régime français les forts se multiplièrent dans la péninsule et sur les rives méridionales du lac Ontario. Tout se résumait alors à la traite des fourrures et aux activités de guerre. Après le traité de 1763, la péninsule resta déserte durant vingt années encore et ce n’est qu’en 1783 que l’Ontario se peupla d’un notable contingent d’immigrants loyalistes, venant des États-Unis. Leur nombre s’éleva dès l’année suivante à 10,000. Les loyalistes ont été les véritables fondateurs de la Province d’Ontario. En 1788, on jugea urgent de diviser la région jusqu’à Niagara en quatre districts ; Lu-

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