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NIPIGON
Nipigon pour nipikan (eau trouble) Sauteux.
Racines : Nipi : eau ; pik, pikan : brouillé, bourbeux, sale.

Nipigon, lac de l’Ontario et paroisse du diocèse Sault Sainte Marie. Le lac Nipigon mesure 70 milles par 50. Il a des rives accidentées et une profondeur d’eau très irrégulière : il compte des centaines d’îles.

Radisson et Des Groseillers le traversèrent lors de leur fameuse excursion de 1662. En 1678, aux environs du lac Nipigon, les Français bâtirent des forts de traite pour faire concurrence à la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Chan, Alph. FORTIN, Les Grands Oubliés de notre histoire. p. 149.
Encyclopédie Grolier.
NIPISSING
Nipissing pour nipisil (Saules, les saules) Cris.
Racine : Nipissi : saules.

On a traduit Nipissing de bien des façons : « petite eau », « petit lac », « dans la petite eau ». Pour ma part, j’y vois un mot à racine crise, très justifié d’ailleurs par la géographie des lieux. L’Indien, homme concret et toujours en quête d’observations, dénomme un endroit d’après tel détail qui a frappé ses yeux. Le lac Nipissing, aux rives ombragées de saules, s’appela tout bonnement « lac des saules ».

Il a 50 milles de long et 25 de large et se déverse dans la baie Georgienne, par la rivière des Français.

L’évangélisation des indiens du lac Nipissing débuta avec le Récollet Guillaume Poulain, en 1622. Les Nipissiens combattirent pour nous en 1755 au lac Champlain sous Dieskau et dépêchèrent une ambassade à Montréal en 1757 pour nous renouveler l’assurance de leur fidèle amitié.

Comme tous les voyageurs des pays lointains, les abbés Provencher et Dumoulin, en route vers l’Ouest canadien, firent halte. au lac Nipising, et ce fut pour eux l’avant-goût des petites misères qui les attendaient en mission. L’on se chicanait entre blancs à propos de fourrures, et les Peaux-Rouges restèrent bien déçus en voyant que le canot des missionnaires ne leur apportait pas d’eau-de-vie.

A.G. Morice, O.M.I., Histoire de l’Église Catholique dans l’ouest Canadien, V.L. page 128.

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