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Les Indiens racontent que leurs ancêtres dirent un jour au missionnaire : « Notre fleuve est bien méchant sans doute parce qu’il n’a pas été baptisé ». Le prêtre l’ayant béni, il n’a plus causé de noyade. C’est à l’embouchure de la rivière Népisiguit qu’a été établi un des premiers postes de commerce du pays. Après celle de Port-Royal, elle est la plus ancienne mission micmac. Cette mission fut fondée en 1620 par le Père Sébastien, récollet. Il mourut prématurément en 1623, de misère et de faim, dans les bois du Nouveau-Brunswick. Il fut le premier missionnaire à sacrifier sa vie pour les âmes en la Nouvelle-France. Une montagne, aux sources de la rivière Nipisiguit, porte son nom.

NIAGARA
Niagara (résonner, faire du bruit) Iroquois.

Niagara est le nom d’une remarquable chute d’eau de 180 pieds. En 1946 un tremblement de terre l’a abaissée et défigurée du côté américain. Étienne Brûlé, célèbre interprète en langue huronne, fut le premier blanc à contempler cette chute.

Niagara est le nom d’un fort bâti par La Salle en 1678, et d’une rivière qui sépare la province d’Ontario des États-Unis. Celle-ci est divisée en deux parties, l’une canadienne l’autre américaine, par l’île Goat qui se trouve juste au sommet de la cataracte. Niagara Falls est le nom de deux villes, l’une canadienne l’autre américaine, bordant les célèbres chute. Les deux villes communiquent par un pont suspendu, situé à deux milles en aval ; c’est là qu’eut lieu, en 1814, la bataille de Lundy’s Lane entre Anglais et Américains.

Chan. Alph. FORTIN, Les grands noms oubliés de notre histoire, p. 24.
J.-A. CUOQ, P.S.S., Lexique de la langue iroquoise.
NIAPISKA
Niapiska pour néapiskaw (la pointe rocheuse) cris, tête-de-boule.
Racines : Né : pointe, cap ; apisk : pierre, fer.

Plusieurs endroits portent ce nom.

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