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MOOSE SIPI
Moose sipi (la rivière de l’orignal) Cris.
Racines : Moose pour mous : orignal ; sipi : rivière.

La Moose a plusieurs gros affluents, dont les rivières Missinabi, Mattagami et Abitibi. À son embouchure, au fond de la Baie James, on trouve le terminus du chemin de fer Northern Ontario, le village et la mission Moosonee, où réside l’évêque catholique. Près de là, sur une île, c’est Moose Factory, un poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

MOOSOMIN
Moosomin (graine d’orignal) Cris, algonquin, otchipwé.
Racines : Mous-monz : orignal ; min : graine, fruit.

Moosomin est le fruit du cormier ; une grappe de graines rouges et amères dont les orignaux sont friands.

Moosomin est aussi le nom d’une ville de la Saskatchewan, près de la frontière du Manitoba, sur le Canadien Pacifique.

Après une longue absence à Régina, nécessitée par le procès de Poundmaker (inculpé dans l’affaire Riel), le Père Cochin, O.M.I. avait hâte de retourner vers ses chrétiens des Réserves. Il les trouva plongés dans la tristesse, la maladie et la misère. On les avait privés de leurs rations et abandonnés à leurs propres ressources. Les ministres protestants profitaient de leur dénuement pour se créer des adeptes au moyen de largesses intéressées. La même année, novembre 1885, le père Bigonesse, o.m.i. écrit : « Je dus me rendre à Moosomin où je passai la nuit auprès d’une petite fille mourante à qui je donnai l’Extrême-Onction. C’est la seule consolation que je pus retirer de cette visite. Les enfants et les grandes personnes ne firent presque pas plus de cas de moi que d’une roche que l’on rencontre le long du chemin. Le chef lui-même qui est baptisé me donna, comme à regret, du foin pour mon cheval. Ce ne fut pas sans dépit que je vis le ministre McKay, qui parle très bien le cris, et les enfants catholiques sortir de son école chargés de présents. Je quittai cette réserve le cœur affligé et pleurant à chaudes larmes. »

Jules LE CHEVALIER, O.M.I., Batoche, p. 273.

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