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ABÉNAQUIS
Abénaquis pour Wabanaki. (Les Indiens de la terre de l’Est, du levant.) Algonquin.
Racines : waban : le levant, l’est, l’aurore ; aki : terre (indien est sous-entendu).

Nom d’une tribu indienne, autrefois populeuse et glorieuse, qui couvrait le Nouveau-Brunswick et l’état du Maine. Malheureusement la race abénaquise est maintenant presque éteinte et ne parle plus sa langue. Une langue pourtant originale, qui se prononçait probablement à coups de glotte ; car les iroquois s’en amusaient en disant : « Le langage des Abénaquis ressemble aux cris de l’akotsakamenka (le goglu). »

Les Abénaquis avaient comme emblème national le chevreuil ; lequel est encore aujourd’hui le gibier par excellence de ces régions.

La race abénaquise se lia très vite d’amitié avec les premiers colons français et cette alliance a été d’une fidélité sans reproche. Ses guerriers partagèrent nos combats et ne cessèrent de harceler nos ennemis de la Nouvelle Angleterre.

La nation abénaquise se convertit en bloc à la foi catholique. Elle eut surtout comme missionnaires les deux fameux jésuites Druillettes et Rasles. (1687-1724). L’histoire rapporte que ce dernier fut massacré par les anglais, le 23 août 1724, au village de Narantsouak.

« Le jésuite, en sortant de l’église, est criblé de balles, scalpé, mutilé. On pille les cabanes, on profane les vases sacrés, on incendie le temple, on massacre quelques femmes et enfants. 150 Indiens avaient fui dans les bois et revinrent ensevelir les dépouilles de leur missionnaire ; puis les abénaquis se dispersèrent à jamais. »

En 1690, après la prise de Port-Royal, c’est un Abénaquis qui, à toute vitesse et à travers la forêt, alla prévenir à Québec le gouverneur Frontenac de l’arrivée imminente de la flotte anglaise commandée par l’amiral Phipps.

Les grands noms oubliés de notre histoire, pp. 211, 238, 247, Alphonse Fortin.
Dictionnaire illustré historique. Larousse.
Indians of Canada, p. 270, Diamond Jenness.
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