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Ce jeune Japonais a fait avec nous la traversée de San-Francisco au Japon. Vingt-trois jours de mer contribuent à lier les hommes, et il se trouve que cet étranger, que le hasard a jeté dans les cabines de notre bateau, est notre ami. Il a fait aux États-Unis des études sérieuses et il revient avec un brevet d’ingénieur américain.

Ce n’est pas sans difficulté que nous trouvons sa maison. Heureusement les djinrikis sont intelligents et notre manière de parler, ou plutôt de ne pas parler japonais, leur suffit pour nous mener d’abord dans la grande rue de Ginnza, puis, après avoir traversé un pont, pour nous conduire, à travers les godowns qui bordent le canal, jusqu’à l’habitation que nous cherchions.

Matsmoto est chez lui ; il vient nous recevoir dans la cour d’entrée ; mais, dès les premiers mots, sa figure trahit un visible embarras.

Nous voilà nous-mêmes assez gênés. Est-ce que cette amitié qu’il nous avait témoignée, à bord devait cesser sur la terre ferme ?