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promenades japonaises.


XLI

LE RETOUR


ous revenons par un temps affreux. Des rafales passent à travers les grands arbres, tordent les branches et les cassent. La pluie tombe par masses comme des paquets de mer.

En vain on nous installe des bâches en papier huilé. La moindre déchirure organise des gouttières et la voiture est toute inondée.

Nos djinrikis ne rient plus. Les roues s’enfoncent dans la boue, le terrain est gras et glissant. Pourtant ils ne ralentissent pas leur vitesse ; à grand renfort de coups de reins et de cris sauvages, ils maintiennent leur trot rapide. Ils veulent arriver à la rivière Tané, avant que l’inondation la rende infranchissable.

Un courrier du gouvernement nous croise et crie, en passant, que dans quelques heures la traversée du Tané sera impossible.

Les djinrikis redoublent d’ardeur. Nous arrivons à temps.

La rivière roule des vagues énormes. On se précipite dans le bac et