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promenades japonaises
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des touristes est prévue par une notice en anglais de fantaisie et un aviss en français international.

À l’entrée du temple principal, il y a une vaste place entourée d’avenues en étoile comme à Versailles. Ces larges chemins percés à travers la futaie immense se perdent dans la forêt et laissent entrevoir çà et là les toits crochus des temples brillants et les tours chinoises dont les cinq étages superposés ne peuvent atteindre la moitié des grands arbres qui les abritent.

Après avoir passé sous un immense tori-i en pierre, nous entrons dans une première cour.


Le grand tori-i de Nikko.

Quelques marches nous amènent dans une seconde cour entourée d’arbres colossaux et meublée de lanternes de pierre, dons que faisaient au tombeau d’Yeyas les grands seigneurs au moment où ils entraient en possession de leurs fiefs. Cet usage avait été établi par Yemitsou, le constructeur des beaux temples que nous allons voir. Ce Shiogoun se préoccupait beaucoup des rapports qui devaient exister entre lui et les seigneurs ; ainsi sa malle de voyage était ornée des armoiries de tous les nobles du Japon ; à côté de chaque mon était écrit en petits caractères la distance de la seigneurie à la capitale et la quantité de riz que produisait le domaine féodal. De cette manière le shiogoun ne pouvait s’habiller,