Page:Guimet - Promenades japonaises, 1880.djvu/267

Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
promenades japonaises

par décliner leurs noms ; ce qui dura un certain temps, car l’un s’appelait Oohiroumé-moutchi-no-mikoto, le second se nommait Kotoshiro-noushi-no-mikoto et le troisième était la déesse Tagorihimé-no-mikoto. Ces divinités qui étaient shintoïstes engagèrent vivement Shoodoo à leur élever un temple sur la montagne.

Shoodoo était diacre bouddhique. Tolérant comme tous les bouddhistes, il ne fit aucune observation, éleva le temple, le consacra à Sendjou-Quanon, le bousats aux mille bras et y donna accessoirement une place aux dieux de la montagne qui se déclarèrent satisfaits.

Kooboo-Daïshi, le missionnaire infatigable, dont on retrouve les traces à chaque point du Japon et même en Chine où il alla, comme on retrouve, du reste, son influence dans les arts et la littérature, Kooboo-Daïshi, au ixe siècle, vint à la montagne des Deux-Orages dont il changea le nom en celui de Nikko-zan, la montagne des rayons solaires et la consacra à Daï-niti la grande lumière, le niouraï qui éclaire le prochain par la charité et la vertu.

Le temple qui appartenait à la secte Kégon, passa alors à la secte Sïngon. Il appartient maintenant à la secte Ten-daï. Mais il tend à revenir au shïntoïsme qui est maintenant la religion officielle et ses parties principales sont tout à fait affranchies du culte bouddhique ; aussi les trois dieux locaux qui eurent les premiers l’idée de sa fondation, doivent être de plus en plus satisfaits.

L’un d’eux, Oohiroumè-moutchi-no-mikoto eut, dans le temps, maille à partir avec un autre dieu, Akagni-mioodjin qui habitait à trente lieues de Nikko. Voici ce qui était arrivé : lorsque Amateras, la déesse soleil, descendit sur la terre, tous les dieux l’adorèrent excepté Akagni qui avait de la fierté et n’aimait pas à y voir clair. Oohiroumé-moutchi-no-mikoto trouva cela mauvais et entreprit une guerre contre Akagni qu’il força à se retirer dans son temple d’Akagni-Yama.