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promenades japonaises

crets ces jeunes filles se résoudront à manger de la confiture sur du pain.

Sans grands incidents, nous traversons Ogasa et nous arrivons à Satté où nous devons coucher.

L’auberge est assez grande et l’on nous organise tout de suite des chambres en glissant des murs de papier dans les rainures qui sont ménagées au plafond et sur les nattes.

À l’entrée, il faut traverser la cuisine qui est toujours en évidence sur la route comme pour attirer les chalands par l’odeur de navet pourri. À droite de la porte, en dedans, comme à Pompéi, une petite chapelle contient les dieux lares.

Nos djinrikis, fatigués d’une course de dix heures, n’ont rien de plus pressé que de prendre le bain à l’antique, composé d’une immersion brûlante et d’un lavage à l’eau froide. Cela me remémore ce détail d’un roman latin, imité par l’auteur de Gil Blas. Dans le texte d’Apulée, les brigands arrivant dans la caverne qu’ils habitent, ordonnent à la vieille servante de faire chauffer de l’eau pour le bain. Dans le texte de Lesage, le bain est supprimé. Les traîneurs japonais sont de l’école antique.