Page:Guimet - Promenades japonaises, 1880.djvu/185

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

me semble que je m’habitue au charivari que j’entends ; je me sens impressionné malgré que j’en aie.

Ces tonalités indécises, ces rythmes incohérents vont bien avec ces gestes imprévus.

La grâce des lignes, le choix des teintes, l’étrangeté de l’orchestre et des chants font un ensemble qui émeut. Surtout quand on avale, pour compléter la sensation, des lamelles de taï cru trempées dans la sauce dorée.

C’est de la couleur locale à haute dose. On se sent envahi par une poésie singulière, acre et voluptueuse. Les musiciennes tapent et crient, la geisha s’anime, on est ravi…

Mais l’odeur, l’affreuse odeur qu’on avait oubliée et qui revient de temps en temps par effluves nauséabondes !

Ah ça, voyons. Les Japonais, qui ont l’œil artiste, qui ont peut-être l’oreille délicate…, les Japonais n’ont donc pas d’odorat ?

Allons, ne respirons pas et regardons.