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sensible. — Ces mineurs-là existent et ont une expression modale qui est loin d’être aussi efféminée que celle du mineur européen. Malgré cela, la musique bretonne est gaie même avec ses modes mineurs, et n’exclue aucun mode.

Assez fréquemment la musique celtique a quelque chose de vague et de voilé dans sa forme modale. Il faut du tempérament alors pour en saisir les trames harmoniques, et encore ne réussit-on pas toujours à satisfaire pleinement sa curiosité de chercheur ou d’amateur.

Bornons-nous, au sujet des modes, à ces quelques lignes. Les musiciens trouveront ailleurs de quoi satisfaire leurs désirs, les amateurs se contenteront de la mélodie pure et simple.

Avant que de terminer, nous donnerons simplement ce conseil (si on veut bien l’accepter) : Jugez de la mélodie bretonne, en breton. Que la musique moderne ait ses exigences, cela ne nous tracasse guère. Elle adore la carrure. Notre art national breton connaît également cette forme du langage musical. Il va même plus loin dans la voie du progrès (on dira encore que les Bretons sont arriérés !). En effet, il évolue dans la période binaire, dans la période ternaire, dans la période à cinq phrases, et quelquefois même exprime le trop-plein de sentiment dans une phrase