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I.


La Chapelle d’Aix.




Seigneurs, prêtez l’oreille ! Que le Dieu de gloire vous protége ! Vous plaît-il d’entendre une bonne et noble histoire bien agréable ? Je ne comprends pas comment les mauvais jongleurs osent se vanter, eux qui n’ont rien à dire, à moins qu’on ne le leur commande. Moi je vous chanterai du roi Louis et du vaillant Guillaume au court nez, qui combattit pendant si longtemps les Sarrasins. Il n’y a pas un homme supérieur à lui dont je puisse vous dire les hauts faits.

Seigneurs barons, vous plaît-il d’entendre une belle chanson qui peut vous profiter ?

Quand Dieu forma cent royaumes, il choisit ce qu’il y avait de meilleur et en forma la douce France. Le plus grand de ses rois s’appela Charlemagne, qui employa tout son pouvoir à agrandir le royaume. Dieu ne fit terre qui ne dépendît de lui. Il ajouta à ses domaines la Bavière et l’Allemagne, la Normandie, l’Anjou, la Bretagne ainsi que la Lombardie, la Navarre et la Toscane.

Un roi qui porte la couronne d’or de cette France, doit être preux et plein de vaillance personnelle. S’il existe un homme qui lui fasse du tort, il ne doit rester inat-