— Nous ne demandons pas mieux, firent-ils. Qu’il soit sénéchal de la cour et votre gonfalonier ; nous lui obéirons tous.
Et Guillaume les remercia cinq cents fois.
Tout le palais était en émoi. L’empereur au fier visage fit venir son premier maître-d’hôtel et lui dit :
— Ami, fais-moi apprêter mes armes ; je veux en armer chevalier ce brave. Si Dieu lui prête vie, je crois qu’il sera un preux.
Il fut fait selon ses ordres ; les armes furent apportées et posées devant lui sur le plancher.
Alors l’empereur s’asseyant commodément, fit avancer le fier et courageux Guillaume et lui dit :
— Ami, prenez nos armes : je vous les donne de bien bon cœur.
— Mille fois merci, répondit-il. Puis il ajouta :
— Mon empereur, entendez ce que je vais vous dire, et ne vous en courroucez pas. Voici Bernard, mon aîné : il est bon guerrier, je vous en suis garant ; donc il n’est que juste qu’il soit fait chevalier avant moi. Commencez donc par l’armer lui, si cela vous agrée ; et ensuite, noble roi, vous me donnerez armes et chevaux.
— Par mon chef ! volontiers, dit l’empereur.
Aussitôt on commença à armer Bernard. Il endossa un