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Obéissant à ses ordres, ils s’arment aussitôt et montent à cheval ; ils sortent de la ville, et traversant le pays appauvri par leur armée, ils vont droit à Narbonne, où ils dressent leurs tentes, à côté de celles des assiégeants.




VII.


Aymer.


Les vivres commencent à manquer dans la ville ; ils n’ont plus de provisions que pour quinze jours. Dame Hermengard s’en désole et implore le secours du fils de Sainte Marie. Heureusement un espion lui annonce qu’un convoi de vivres est attendu au camp ; si l’on pouvait s’en rendre maître, on aurait des provisions pour plus d’une année.

Quand les trois fils qui étaient restés avec la comtesse entendirent cette nouvelle, ils coururent s’armer. Ils sortaient de la ville au moment où le convoi qu’amenait le roi de Tabarie, entrait au camp. Il consistait en sept-vingts chameaux chargés de farine, de pain, de viande salée et de bon vin.

Aymer, qui le remarqua le premier, sourit en faisant sentir l’éperon à son cheval. Il attaque le chef du convoi, lui perce l’écu et le haubert et le jette à terre. Guibert de son côté en tue quatre du premier coup.

Bientôt l’escorte prend la fuite et les Français se rendent maîtres des bêtes de somme et de leur charge ; ils les poussent vers Narbonne et les font entrer dans la ville qui n’aura plus à redouter la disette.