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que nous pourrions essuyer. Moi, je vais à Orange, savoir des nouvelles du roi Aquilant, de Goliath, d’Otrant de Perse et du brave Acéré : j’ai à cœur de me rassurer sur l’issue de leur combat avec Guillaume.

— Faites comme vous l’entendrez, répondirent-ils ; la ville sera bien gardée, pas un homme n’y entrera ni n’en sortira.

Là-dessus Thibaut d’Afrique partit. En même temps Hermengard, ayant trouvé un messager qui parlait plusieurs langues, entr’autres l’arabe et le persan, lui dit :

— Mon ami, tu iras en France trouver Aymeric le blanc, et tu diras à mon fils Guillaume qu’une forte armée turque a mis le siége devant Narbonne. Si je ne suis secourue, je ne vivrai pas longtemps ; à moins de renier Jésus et d’adorer Mahomet et Tervagant, je mourrai dans les tourments.

Le messager sortit de la ville par une petite poterne : il resta quelques jours parmi l’armée paienne, et après avoir pris des renseignements sur sa force, il partit pour la France.




VI.


Les noces du roi Thibaut.


Cependant Thibaut était parti pour Orange, accompagné d’un corps considérable de troupes. Aussitôt arrivé, il demanda à Clariel :

— Qu’est devenu le roi Aquilant ? Je m’étonne qu’il ne soit pas revenu, ni Goliath, ni Otrant d’Orcanie que j’avais envoyés ici pour demander la main d’Orable, la plus belle