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Il n’est pas besoin de demander si l’on en prit grand soin.

Mais revenons à Aymeric et ses fils.





III.


Le message d’Orable.


Les chevaliers chrétiens en triomphant de l’ennemi avaient conquis un grand butin : des mulets, des chevaux, des bagages et de l’argent monnayé. Ils en distribuèrent tant parmi leurs hommes que celui qui reçut le moins fut encore très-content.

Ensuite ils dressèrent leurs tentes dans la montagne, allumèrent les grands feux et, après avoir dîné, se couchèrent, car ils étaient bien fatigués. Leur repos ne fut pas de longue durée.

Un Sarrasin, que Dieu confonde ! avait espionné leur camp et était allé en toute diligence faire son rapport à Clariel et au vieux Murgalé, qui se trouvaient à Orange.

— Seigneurs, leur dit-il, veuillez m’entendre. Vous devriez bien rendre grâces à Mahomet, qui met à votre disposition d’immenses richesses dont vous pourrez vous rendre maîtres avant la nuit.

Les messagers de monseigneur l’émir Thibaut, en partant d’ici ce matin, ont rencontré les Français dans les environs de Montpellier. Un combat sanglant s’engagea ; les lances volèrent en éclats et les hauberts furent rompus ; bien des nôtres trouvèrent la mort ; des monceaux de cadavres