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Les Français se mirent à crier :

— Voilà un bon chevalier ; il surpasse Roland et Olivier et pourra bien reconquérir l’Espagne.

Madame Guibor alla l’embrasser tout armé comme il était.

On se réjouit beaucoup sur le gravier (l’arène) devant Orange. Pour honorer Renouard, chevaliers et écuyers joutèrent. On y essaya maints destriers en leur faisant faire maintes évolutions, et on brisa mainte forte lance, pendant que le soleil dardait ses feux sur les écus dorés et flamboyants. Enfin Guillaume fit cesser les jeux, de peur que les chevaliers ne se blessassent, et ramena tout le monde à la ville.




IX.


Mariage et conclusion.


En ce moment même un messager arriva droit d’Espagne, et annonça à Renouard que Bauduc au fier courage, qu’il avait vaincu en Aleschant et auquel il avait fait jurer qu’il reviendrait le plus tôt possible, quand il serait guéri de ses blessures, venait pour se mettre à sa disposition, et qu’il amenait avec lui maint bon chevalier.

À peine avait-il fini de parler, que Bauduc lui-même parut. Il s’avança jusqu’au perron et descendit de cheval sous l’olivier qui l’ombrageait, puis il monta au palais par les degrés de marbre.

Renouard alla à sa rencontre et l’embrassa de bon cœur. Les deux guerriers se montrèrent fort joyeux de se revoir.