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du jour. Tâchez de me tirer de cette mêlée, afin que je puisse me reposer un instant ; mes forces s’en vont, j’étouffe.

Gautier le conduisit hors de la presse en pleurant.




VI.


L’oncle et le neveu.


Cependant le comte Guillaume s’avance avec son armée ; déjà ils entendent le son des cors des Sarrasins retentissant par Aleschant.

— Entendez-vous, dit Guillaume, c’est l’attaque contre Vivian qu’on sonne. Puisse le bon Dieu penser à lui, que je le trouve vivant !

De son côté Vivian entendit le bruit qui s’élevait du côté d’Orange.

— Tenons-nous ensemble, dit-il, je crois entendre Guillaume qui arrive à notre secours.

— Qui sait si ce ne sont des Sarrasins, répondirent les siens ? Nous voyons briller des lances, nous entendons bien le tumulte qui se fait dans la direction d’Orange ; mais ce sont des mécréants, c’est l’arrière-ban du roi Desramé. C’est la mort ; nous n’en réchapperons pas.

Et ils se donnèrent le baiser d’adieu.

Vivian emboucha son cor et en tira trois notes, deux graves et une aiguë. Il sonna si fort, que le son retentit au loin ; mais par cet effort suprême une artère se rompit. Il était si faible, qu’il désespérait de se voir secouru. Il