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sistèrent. Cela fait, Guillaume donna l’ordre de se tenir prêts pour marcher sus aux Sarrasins et secourir Vivian.

On chargea les tentes sur les bêtes de somme avec les écus, les armures et les vivres, et tout ce dont une armée peut avoir besoin. Et lorsque Guillaume fut sur le point de monter à cheval, Guibor lui dit en prenant congé de lui :

— Monseigneur Guillaume, que Dieu vous garde ! Secourez Vivian pour l’amour de Dieu et épargnez vos hommes.

Le comte l’embrassa tendrement et se mit en route. Hélas ! Guillaume ne reverra pas son neveu vivant, et lui-même, avant quatre jours, sera dans un état pire qu’il ne fut jamais.

Il sortit d’Orange accompagné de sept comtes de sa famille, parmi lesquels le preux Bertrand, Gaudin-le-brun et le hardi Gautier de Blaives. Leur armée était composée de plusieurs milliers d’hommes.

Ils marchent sans se hâter, serrés les uns contre les autres. Bientôt Guillaume leur cria :

— Pour Dieu, marchez plus vite, car si Vivian est mort ou vaincu, je le regretterai pendant toute ma vie.

On hâta la marche.