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Cela dit, ils rejoignent les Turcs et ils en tuent ce jour là des milliers. Mais à quoi cela leur sert-il ? Ils ne pourront en réchapper, puisque les païens sont en trop grand nombre ! Contre un Français il y en a cent.

Le bruit vint à Desramé que Vivian avait été tué.

— Il avait déjà trop longtemps vécu, dit-il.

Cette nouvelle rendit les mécréants plus ardents à vaincre.




III.


Vivian assiégé.


Le tumulte allait croissant ; les Sarrasins étaient en si grand nombre que Vivian ne put soutenir leur choc. Il vit ses hommes tomber à ses côtés, et la douleur qu’il en ressentit ne lui permit pas de proférer une seule parole. Quoique ses coups se suivissent sans interruption il ne put réussir à se frayer un passage à travers les infidèles. Cependant Girard lui cria :

— Monseigneur Vivian, il est temps de chercher le moyen d’échapper, de nous préserver de la mort. Il serait trop triste de finir ainsi.

— Je vais vous donner un bon conseil, répondit Vivian. Vous savez que mon vœu me défend de tourner le dos à l’ennemi ; mais il y a du côté de la mer un château, bâti dans les siècles passés par un géant ; les murs en sont encore debout et il est entouré de fossés. Si à force de coups d’épée nous pouvons repousser l’ennemi jusque là et y entrer, Dieu le tout-puissant pourrait encore nous sauver et envoyer Guillaume à notre secours.