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— Madame la reine, répondit Arragon, vous êtes cause de tout le mal qui nous est avenu, parce que vous avez armé ces misérables. Que Mahomet confonde celui qui vous les confiera !

Quand la dame entendit cette réponse, elle faillit perdre connaissance de colère :

— Malheur à toi, d’avoir une telle pensée, misérable bâtard, s’écria-t-elle. Par Mahomet que j’adore ! si ce n’était par respect pour ces barons, je te donnerais de mon poing sur le nez. Sors d’ici le plus tôt possible, ou il t’arrivera malheur. Quant aux Français, mets les en prison, mauvais larron, jusqu’à ce que Thibaut soit revenu avec Desramé et Golias-le-blond ; ils se vengeront comme bon leur semblera.

— Je le veux bien, répondit Arragon. Et là-dessus les trois barons furent jetés dans un cachot profond.




V.


L’intervention d’Orable.


Cependant le roi Arragon se hâta d’envoyer un message à son père. Les messagers vont droit au Rhône où ils s’embarquent sur le vaisseau de Maudoine de Nubie, tout couvert de voiles de soie. Ils lèvent l’ancre, et portés par un vent propice, ils abordent bientôt au port d’Almérie. Ils débarquent, montent à cheval, et ne quittent pas la selle avant d’arriver à la cité du roi. Étant descendus à l’ombre de l’olivier, ils montèrent dans la salle de pierre, où ils trouvè-