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INTRODUCTION.


Le poëme, ou si l’on veut, les poëmes, dont nous publions aujourd’hui la traduction, sont fort curieux à plus d’un titre.

Ils sont, par exemple, d’un haut intérêt pour l’illustre Maison d’Orange, parce qu’ils forment le plus ancien monument de sa gloire.

Il est vrai, le héros qui est le centre des événements qui se déroulent dans ces antiques légendes, s’appelle tantôt Guillaume Fièrebrace, tantôt Guillaume au court nez, tantôt Guillaume de Rodès ; il est encore vrai, comme nous le rappellerons plus tard, que différents personnages historiques, qui ont porté le nom de Guillaume, ont prêté leur renommée et leurs exploits au Guillaume imaginaire que la poésie a glorifié ; mais il est indubitable aussi que dès la moitié du XIIe siècle, ce héros s’appelait Guillaume d’Orange dans la bouche du peuple, et qu’on chantait ses hauts faits pour en faire honneur à la maison princière d’Orange.

Je ne citerai pas ici les vers des branches du poëme dans lesquelles le nom de Guillaume d’Orange a été substitué à une autre appellation,[1] mais je ferai observer que le fameux minnesinger allemand Wolfram von Eschenbach, qui publia en 1217 une imitation du poëme roman, dit positivement que le héros n’était connu que sous ce nom :

  1. Voyez l’Examen critique des chansons de geste de Guillaume d’Orange dans le 2e volume de mon édition du poëme original, pag. 161.