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Adonc esta ben c’om s’aisi
D’acho don hom a plus talan.

De lai don plus m’es bon e bel
Non vei mesager ni sagel,
Per que mos cors non dorm ni ri,
Ni o m’aus traire adenan,
Tro qe sacha ben de la fi
S’el’ es aissi coin eu deman.

La nostr’  amor vai enaissi
Com la branca de l’albespi
Qu’esta sobre l’arbre en treman,
La nuoit, a la ploja ez al gel,
Tro l’endeman, que.l sols s’espan
Pel las fueillas verz e.l ramel.

Enquer me menbra d’un mati
Que nos fezem de guerra fi,
E que.m donet un don tan gran,

    les strophes d’un chant nouveau. Il est donc juste que chacun se procure ce plaisir que l’homme désire le plus ardemment.

    II. — Delà où est toute ma joie je ne vois venir ni messager, ni lettre scellée ; aussi mon cœur ni ne s’endort [dans la quiétude] ni ne rit [de joie] ; et je n’ose faire un pas en avant jusqu’à ce que je sache sûrement, au sujet de la paix, si elle est telle que je le voudrais.

    III. — Il en est de notre amour comme de la branche de l’aubépine : tant que dure la nuit, elle est, sur l’arbre, tremblante, exposée à la pluie et aux frimas ; mais le lendemain le soleil éclaire les feuilles vertes sur le rameau.

    IV. — Il me souvient encore de ce matin où nous mîmes fin à la