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V


Quittant maintenant le terrain restreint de la Commune, ou de la fédération locale des groupes de producteurs, nous allons voir l’organisation sociale se compléter, d’une part par la constitution de fédérations régionales corporatives embrassant tous les groupes de travailleurs qui appartiennent à une même branche de la production ; d’autre part, par la constitution d’une Fédération des Communes.

Nous avons déjà indiqué sommairement, au chapitre iv, ce que c’est qu’une fédération corporative. Il existe, au sein même de la société actuelle, des organisations embrassant dans une même association tous les ouvriers d’un métier : telle est, par exemple, la fédération des ouvriers typographes. Mais ces organisations-là ne sont qu’une ébauche très-imparfaite de ce que doit être, dans la société à venir, la fédération corporative. Celle-ci sera formée de tous les groupes producteurs appartenant à la même branche de travail ; ils s’unissent, non plus pour protéger leur salaire contre la rapacité des patrons, mais en première ligne pour se garantir mutuellement l’usage des instruments de travail qui sont en possession de chacun des groupes, et qui deviendront, par un contrat réciproque, la propriété collective de la fédération corporative tout entière ; en outre, la fédération des groupes entre eux permet à ceux-ci d’exercer un contrôle constant sur la production, et