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loppement de toutes ses facultés, il est évident qu’aucune tendance étroitement autoritaire n’est compatible avec un pareil système d’éducation.

Mais parce que les relations du père au fils seront, non plus celles d’un maître à un esclave, mais celles d’un instituteur à un élève, d’un ami plus âgé à un ami plus jeune, pense-t-on que l’affection réciproque des parents et des enfants aura à en souffrir ? N’est-ce pas au contraire alors qu’on verra cesser ces inimitiés, ces discordes dont la famille offre aujourd’hui tant d’exemples, et qui presque toujours ont pour cause la tyrannie exercée par le père sur ses enfants ?

Que personne ne vienne donc plus dire que la société affranchie et régénérée détruira la famille. Elle apprendra au contraire au père, à la mère, à l’enfant, à s’aimer, à s’estimer, à respecter leurs droits mutuels ; et en même temps, elle leur mettra au cœur, à côté et au-dessus des affections de famille qui n’embrassent qu’un cercle restreint et qui peuvent devenir mauvaises si elles restent exclusives, un amour plus haut et plus noble, celui de la grande famille humaine.

8. Assistance

Nous employons le terme d’assistance pour désigner non point une œuvre de charité, mais les institutions au moyen desquelles la société s’acquitte d’une partie de ses obligations qu’elle a contractée envers chacun de ses membres, et spécialement de l’obligation d’assurer l’existence et l’entretien des malades, des infirmes et des vieillards.

Nous n’avons pas à indiquer les détails de l’organi-