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mune d’origine, il serait obligé de changer de Commune et de chercher une localité où il pût recevoir l’enseignement pratique dont il aurait besoin.

En outre, après avoir terminé son éducation jusqu’à la fin du second degré, un jeune homme peut désirer — sans abandonner le travail productif auquel il est tenu — de se vouer plus spécialement à l’étude d’une science. Il trouvera alors l’occasion de satisfaire son désir dans des établissements spéciaux, qui existeront dans un certain nombre de Communes. Ces établissements seront ouverts à tous, et chacun possédant ainsi les moyens nécessaires pour continuer des études sérieuses tout en remplissant ses devoirs de producteur, les hautes études scientifiques seront accessibles à tous ceux qui le voudront.

Nous n’insisterons pas davantage sur ce dernier point : ceux qui, dans les sciences, voueront leur existence à une spécialité et enrichiront le savoir humain de découvertes nouvelles, seront probablement en petit nombre ; la majorité se contentera, au moins dans le commencement, des deux degrés d’études indiqués plus haut, qui suffiront d’ailleurs pour former des hommes complets, et sur lesquels nous allons donner quelques indications plus détaillées.

Dans le premier degré, comme nous l’avons dit, il s’agira essentiellement de développer les facultés physiques, de fortifier le corps, d’exercer les sens. Aujourd’hui on s’en remet au hasard du soin d’exercer la vue, de former l’oreille, de développer l’habileté de la main ; une éducation rationnelle s’appliquera au contraire, par des exercices spéciaux, à donner à l’œil et à l’oreille toute la puissance dont ils sont susceptibles ; et quant