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sera de beaucoup tout ce que pourrait consommer la population, alors il ne sera plus nécessaire de rationner les consommateurs ; on pourra supprimer l’opération de la vente, qui était une sorte de frein opposé à une consommation immodérée ; les comptoirs communaux ne vendront plus les produits aux consommateurs, ils les leur distribueront à proportion des besoins que ceux-ci déclareront éprouver.

Cette substitution de la distribution à l’échange pourra avoir lieu au bout de peu de temps pour tous les objets de première nécessité ; car ce sera surtout vers une production abondante de ces objets que seront dirigés les premiers efforts des associations de producteurs. Bientôt d’autres objets, qui aujourd’hui encore sont rares et coûteux, et sont par conséquent regardés comme des objets de luxe, pourront à leur tour être produits sur une grande échelle, et entrer ainsi dans le domaine de la distribution, c’est-à-dire de la consommation universelle. Par contre d’autres objets, mais en petit nombre et de peu d’importance (par exemple les perles, diamants, certains métaux), ne pourront jamais devenir abondants, parce que la nature elle-même en a limité la quantité ; mais comme on aura cessé d’y attacher le prix que l’opinion leur attribue aujourd’hui, ils ne seront plus guère recherchés que par les associations scientifiques qui voudront les placer dans des musées d’histoire naturelle ou les utiliser pour la confection de certains instruments.

Nous avons tenu à indiquer ici notre opinion sur la manière en laquelle pourra s’opérer, dans un avenir peu distant de la Révolution, la répartition des produits mais qu’on s’en souvienne, la première condition pour