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non par une loi générale appliquée à tout le pays, mais par une décision de la communauté elle-même ; seulement, comme la communauté sera en relations avec tous les travailleurs agricoles de la région, il faut admettre comme probable qu’une entente se sera effectuée entre tous les travailleurs pour l’adoption d’une base uniforme sur ce point. Les produits du travail appartiennent à la communauté ; et chaque associé reçoit d’elle, soit en nature (subsistances, vêtements, etc.), soit en monnaie d’échange, la rémunération du travail accompli par lui. Dans quelques associations, cette rémunération sera proportionnelle à la durée du travail et de la nature des fonctions remplies ; d’autres systèmes encore pourront être essayés et pratiqués.

Cette question de la répartition devient tout à fait secondaire, dès que celle de la propriété a été résolue et qu’il n’existe plus de capitalistes opérant un prélèvement sur le travail des masses. Toutefois nous pensons que le principe dont il faut chercher à se rapprocher autant que possible est celui-ci : De chacun suivant ses forces, à chacun suivant ses besoins. Une fois que, grâce aux procédés mécaniques et aux progrès de la science industrielle et agricole, la production se sera accrue de telle sorte qu’elle dépassera de beaucoup les besoins de la société — et ce résultat sera obtenu dans un espace de quelques années après la Révolution — une fois qu’on en sera là, disons-nous, on ne mesurera plus d’une main scrupuleuse la part qui revient à chaque travailleur : chacun pourra puiser dans l’abondante réserve sociale, selon toute l’étendue de ses besoins, sans craindre de jamais l’épuiser ; et le sentiment mo-