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DISCOURS SUR L’ART DE REPRÉSENTER LES ANIMAUX

On trouve dans Pausanias la mention, sinon la description, de ces monuments de consécration, particulièrement de ceux qu’il vit dans ses voyages à Olympie, à Delphes et à Athènes. Ce qu’il convient de noter, c’est que le cheval, qui, dans les compositions ornementales, n’a qu’un rôle à peu près nul, fut très anciennement représenté comme ex voto : témoin le cheval de Troie. Mais l’étude de ses formes paraît ne s’être développée que conjointement avec l’étude de l’homme, et l’on dirait que, dans le domaine de l’art, l’homme et le cheval sont inséparables comme dans la vie. En tout cas, celui-ci fournit aux plus grands maîtres de l’antiquité l’occasion de déployer leur talent. Les chevaux de l’Athénien Calamis étaient célèbres : au dire de Pline, l’artiste les avait rendus avec toute l’animation dont ils sont capables. Ceux qu’avaient peints Apelle et Nèalcès ont chacun leur légende (1). Lysippe, auteur de chasses et de groupes équestres fameux, avait fait un superbe cheval d’airain sur lequel le poète Diodore composa des vers qui nous sont restés (2). Mais rien, ni le jeune taureau du sculpteur Mènechme (3), ni le chien du peintre Nicias (4), ni les bêtes féroces de Pasitèlès, qui non sans danger pour sa vie, les étudia d’après nature (5),

(1) Pline, Histoire naturelle, XXXV, 36 et 40. (2) Anthologie grecque. (3) Pline, Histoire naturelle, XXXIV, 19-30. (4) Pline, Histoire naturelle, XXXV, 40-8. (5) Pline, Histoire naturelle, XXXVI, 4-26.