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lique, quelques personnes qui aient une notion exacte des principes de leur foi. L’immense majorité n’a qu’une foi de convention, où le divin et l’humain, les dogmes et les opinions, forment un mélange confus, un chaos sur lequel planent les plus épaisses ténèbres. Si encore les néo-catholiques avaient la conscience de leur ignorance ! mais non ; ils se croient forts, solides dans la connaissance des vérités de la religion, et sont tous disposés à vous lancer des anathèmes si vous hésitez tant soit peu à partager leurs théories. Cette intolérance, jointe à l’ignorance et à l’entêtement, forme le caractère distinctif du néo-catholique ; formé à l’école ultramontaine, il ne souffre aucune objection. Si vous élevez quelque difficulté touchant ses systèmes, il vous regarde comme un hérétique ; si vous osez faire observer que l’on n’enseignait pas autrefois comme aujourd’hui ; que l’on doit, dans l’Église, s’en tenir à ce qui fut toujours cru depuis les apôtres, il vous signale comme un novateur dangereux ; si vous demandez la raison, la preuve de ces nouveaux dogmes que nous voyons éclore chaque jour sous l’action de la cour de Rome, on fait de vous un libre penseur, assez osé pour ne pas s’en rapporter à la parole du pape. Que cette parole existe ou non, qu’elle soit claire ou obscure, le néo-catholique s’en autorise toujours. Le pape est infaillible ; je suis avec le pape, donc je suis infaillible moi-même. C’est à peu près à ce syllogisme que se réduit toute la logique du néo-catholique. Et malheur à vous si vous n’êtes pas subjugué par un argument aussi concluant ; vous n’êtes alors qu’un révolté ; vous n’êtes plus catholique, et si l’inquisition ressuscitait, on vous livrerait à ses saintes rigueurs pour le salut de votre âme.

Comment faire pénétrer la vérité catholique jusqu’en ces