Page:Guettée - La Papauté moderne condamnée par le pape Grégoire le Grand.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

écoute pas, dis-le à l’Église. S’il n’écoute pas l’Église, qu’il soit à tes yeux comme un païen et un publicain.

» C’est pourquoi j’ai cherché, une fois et deux fois, par mes envoyés et par d’humbles paroles, à corriger le péché qui est commis contre toute l’Église ; aujourd’hui, j’écris moi-même. Je n’ai rien omis de ce que l’humilité me faisait un devoir de faire. Si je ne recueille de ma correction que du mépris, il ne me restera que la ressource d’en appeler à l’Église.

» Que le Dieu tout-puissant vous fasse connaître combien, en vous parlant ainsi, je vous aime d’un amour ardent ; combien en cette occasion je pleure, mais pour vous et non contre vous. Mais lorsqu’il s’agit des préceptes de l’Évangile, des institutions canoniques, de l’avantage des frères, je ne puis préférer une personne, même celle que j’aime ardemment.

» J’ai reçu de Votre Sainteté des lettres très douces et très agréables touchant la cause des prêtres Jean et Athanase ; Dieu aidant, je vous répondrai plus tard ; car, pour aujourd’hui, je suis en de si grandes tribulations, je suis tellement pressé par l’épée des barbares, qu’il ne m’est pas permis, non-seulement de traiter de beaucoup d’affaires, mais même de respirer.

» Donné aux calendes de janvier, indiction xiiie. »



III



On voit, par cette première lettre du pape saint Grégoire le Grand : 1° que l’autorité ecclésiastique réside dans l’épiscopat, et non dans tel évêque, quelque élevé que soit son rang dans la hiérarchie ecclésiastique ; 2° que ce n’était point sa cause particulière qu’il défendait contre Jean de Constantinople, mais celle de toute l’Église ; 3° qu’il n’avait