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On reproche avec raison à Luther d’avoir ébranlé les bases de la morale chrétienne au moyen d’une doctrine qui, au fond, se résume dans le mot : fatalisme. Si l’homme, comme l’a enseigné Luther, est prédestiné, en vertu d’un décret irrévocable de Dieu, soit au bien, soit au mal, il n’a plus aucune part à ses actes ; son libre arbitre est détruit. Luther n’a pas reculé devant cette conséquence et il remplaça le mot de libre arbitre par celui de serf arbitre. Si l’homme n’agit pas librement, et si l’action de la grâce, au lieu de restaurer sa liberté, l’annule et l’anéantit,