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le Rhône, Saône-et-Loire, la Savoie, le Var et Vaucluse. Il dura trois jours et voici la résolution qui fut adoptée à l’unanimité et portée à son adresse par cinq délégués :

Au chef du Pouvoir exécutif de la République française et à la Commune de Paris :

Les délégués, membres des conseils municipaux des seize départements réunis à Lyon,

Au nom des populations qu’ils représentent, affirment la République comme le seul gouvernement légitime et possible du pays, l’autonomie communale comme la seule base du gouvernement républicain, et demandent :

La cessation des hostilités ;

La dissolution de l’Assemblée nationale dont le mandat est expiré, la paix étant signée ;

La dissolution de la Commune ;

Des élections municipales dans Paris ;

Des élections pour une Constituante dans la France entière.

Dans le cas où ces résolutions seraient repoussées par l’Assemblée ou par la Commune, ils rendraient responsable devant la nation celui des deux combattants qui refusait et menacerait ainsi de donner à la guerre civile de nouveaux aliments.

Dans cette pièce — comme on le remarquera — la dissolution de la Commune n’est demandée qu’après la dissolution de l’Assemblée de Versailles : ce qui ne laisse pas que d’être significatif.

3. Dans plusieurs départements, aux délégués expédiés à Lyon on ajouta des délégations particulières envoyées seulement à Versailles avec la mission d’arracher Paris au cercle de fer et de feu qui l’étreignait.

Celle de l’Hérault ne comptait pas moins de seize membres revêtus du mandat régulier de plus de cinquante conseils municipaux du département. À leur départ de Montpellier, le 11, ils furent accompagnés à la gare par plus de 15.000 personnes criant : Vive Paris ! Sauvez Paris ! Treize d’entre eux, malgré leurs protestations, furent arrêtés militairement à Saincaize,