Page:Guesde - La Commune de 1871.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Paris ! À bas Versailles ! et proclamèrent leur Commune.

Lyon, qui devait prendre de nouveau les armes le 30 avril et sceller cette fois de son sang sa solidarité révolutionnaire avec Paris, Lyon, par suite de la défection de ses radicaux bourgeois, fut réduit sans coup férir le 25 mars. Le Creusot, dont le maire était un ouvrier, Dumay, eut le même sort le 26, et Saint-Étienne le 28. Marseille tint plus longtemps, jusqu’au 4 avril, et eut les honneurs d’un bombardement de douze heures, suivi des premières exécutions sommaires de prisonniers. Toulouse, qui, si elle avait seulement tenu une semaine, eût entraîné une insurrection générale de tout le Midi, et qui malheureusement avait compté sur son préfet, M. Duportal, exclusivement préoccupé de sauver sa préfecture, Toulouse succomba le 27, entraînant dans sa chute Narbonne, dont l’héroïque Digeon ne put, malgré la collaboration ardente de l’élément féminin, que prolonger jusqu’au 31 la résistance désormais inutile.

D’autres mouvements, à Perpignan le 25 mars, à Grenoble le 16 avril, à Bordeaux le 16, le 17 et le 18, à Périgueux le 12 et le 13, à Cuers le 31, à Foix, à Varilhes, etc., tendant presque tous à empêcher le départ des soldats et des canons destinés au nouveau siège de Paris, n’eurent pas un meilleur résultat. Mais pour n’avoir pas réussi — nous dirons plus tard pourquoi — ces diverses tentatives armées n’en sont pas moins concluantes : elles témoignent que, dans les villes surtout, les revendications parisiennes étaient comprises et encouragées.



II


Dès le 23 mars, se souvenant de l’empressement avec lequel, en 1848, les gardes nationales de tous les points de France avaient apporté leur part de plomb contre les insurgés de Juin, l’Assemblée dite nationale invoqua