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toire avant de toucher les maisons, le projectile éclatait en flammèches longues et nombreuses, et leur chute était suivie d’une recrudescence de l’incendie.

Aux Ternes (voir les Droits de l’homme du 11 mai, correspondance particulière), « les obus envoyés par les Versaillais ont allumé un incendie qui a brûlé TRENTE MAISONS. À Neuilly, autre incendie qui a anéanti une DIZAINE DE MAISONS ENVIRON ».

Le 3 mai (voir le Progrès de Lyon du 4, correspondance de Versailles), « les Ternes ont été détruits aux trois quarts par un incendie allumé par le mont Valérien ».

Le 4 (voir le bulletin signé : Rossel), « le château d’Issy est incendié à trois heures ».

Le 10 mai (voir le Siècle du 11), « une lueur rougeâtre illuminait le ciel dans la direction de Clamart ; c’étaient les bâtiments du fort de Vanves qui continuaient à brûler sans que les fédérés fussent en état d’apaiser le feu, car les batteries de Châtillon tiraient précisément contre le foyer de l’incendie ».

Le 11 (voir le Gaulois du 12), « du mont Valérien on apercevait la lueur de trois incendies qui se sont déclarés à Auteuil par suite du feu de Montretout ».

Le 17 (voir le Patriote, d’Angers), « à quatre heures du matin, des BOULETS ROUGES, lancés par les Versaillais, s’abattaient sur Auteuil et Passy ».

Ce même jour (voir le Moniteur universel du 18), « du haut de la terrasse de Saint-Germain on voyait dans la direction du Point-du-Jour un incendie considérable !!! »

Ainsi, Versailles — ce sont ses journaux qui en font foi — en était à son centième incendie au minimum, lorsque, du côté de la Commune, le feu fut mis sciemment, systématiquement, aux Tuileries et à l’hôtel de ville, c’est-à-dire au palais qui était l’expression séculaire, l’incarnation en pierre de la royauté, de l’idée