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barricades de quartier, seuls remparts contre l’invasion de l’armée versaillaise.

Varlin, Protot, Ferré, etc., sont à la tête de leurs bataillons. Il n’y a plus d’assemblée, plus de gouvernants ; il ne reste que des combattants ou des hommes qui, comme Delescluze, iront sans armes au-devant de la mort voulue et cherchée.

C’est alors que se produisent, qu’éclatent ces « actes » dont la réaction tricolore devait user et abuser contre les vaincus ; j’ai nommé les exécutions et les incendies.

Personne ne me prêtera un seul instant l’intention de défendre l’exécution in extremis de soixante-huit otages, sur les milliers que renfermaient les prisons de Paris. C’est de cet acte qu’on peut dire qu’il était plus qu’un crime, une faute.

Autant pendant les deux mois de la lutte on aurait compris que, pour sauvegarder la vie de ses prisonniers, pour mettre fin à des massacres de blessés, qui indignaient jusqu’à l’abbé Deguerry, la Commune fît un exemple et appliquât son décret, mais solennellement, au grand jour de la place publique ; autant, Paris à moitié occupé et définitivement vaincu, la mise à mort d’un seul otage devenait plus qu’inutile, dangereuse au premier chef en fournissant un prétexte aux tueries de l’Ordre, qui s’opéraient — et qui devaient naturellement redoubler.

Mais tout d’abord il convient de remarquer que la Commune n’est pour rien dans ces exécutions de la dernière heure. Les calomniateurs les plus effrontés du mouvement communaliste, M. Jules Simon en tête, ont dû reconnaître que les quelques membres de la Commune, qui ont été témoins involontaires de ces meurtres, s’y sont opposés de toutes leurs forces, risquant leur vie pour sauver celle des victimes.

Ce qu’il importe de ne pas oublier, non plus, ce sont les conditions dans lesquelles les otages sont tombés