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Pas un des termes du décret communaliste qui ne fut un coup de massue dans cette hégémonie, dans cette primauté que l’Allemagne césarienne prétendait avoir ramassée sur les champs de bataille de nos désastres et de ses triomphes.

Stigmatiser la gloire « militaire », la proclamer « fausse », s’en défendre comme d’un attentat — et ce à la face des de Moltke et autres lauréats de Metz, de Sedan, de Paris, c’était les dépouiller de la gloire dont ils se croyaient couverts pour nous avoir enlevé à la force de leurs canons d’acier deux provinces et cinq milliards.

Rayer des titres de la France à l’estime et à l’admiration du monde civilisé les batailles qu’elle avait pu gagner dans le passé ; faire des gros sous des canons de toutes les nations qui en avaient été le fruit, c’était ruiner par sa base et déboulonner à l’avance — du moins moralement — l’autre colonne également impériale que du bronze de nos canons, livrés plutôt que conquis, on s’apprêtait d’ores et déjà à édifier à Berlin.

Et qu’on ne s’avise pas de prétendre qu’il n’est si mauvaise cause qui ne puisse être défendue après coup, que nous prêtons à la Commune de Paris une pensée qui n’a jamais été celle de ses membres, ou l’on nous obligera, après avoir reproduit l’exposé des motifs si catégorique du décret du 12 avril, d’emprunter à « l’adresse du Conseil général de l’Internationale sur la guerre civile en France », ce passage de nature à clore le débat pour tout esprit non prévenu :

En jetant bas la colonne Vendôme, en vue de l’armée prussienne qui venait d’annexer à l’Allemagne deux provinces françaises, la Commune annexait à la France le peuple travailleur du monde entier.


D’autres monuments ont été sinon démolis, du moins voués à la démolition par la Commune : c’est la Cha-