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place occupée par l’homme dans la nature » sont magistralement et irréfutablement développées dans l’ouvrage d’Hœckel, — auquel le défaut d’espace nous oblige à renvoyer le lecteur.

Car, après avoir reconnu la valeur des données scientifiques si magistralement exposées par le célèbre professeur de morphologie d’Iéna, il nous reste à examiner les applications sociales que, par opposition à Virchow, il s’est avisé de faire de ces données, et qui sont, comme on va le voir, aussi malheureuses et aussi fausses que possible. Amicus Plato sed magis amica veritas, — c’est Hœckel qui réédite cette règle et qui l’invoque à l’appui de sa campagne contre son ancien maître et ami. Et partant, il ne saurait trouver mauvais que nous nous en couvrions à notre tour contre lui-même.

Quelque estime que nous puissions professer pour un savant de sa trempe, la vérité nous est encore plus chère, surtout lorsque — comme dans le cas actuel — elle se confond avec la justice, et nous manquerions à tous nos devoirs en ne nous inscrivant pas en faux contre les déductions aussi fantaisistes qu’imprévues auxquelles il s’est laissé entraîner en sortant gratuitement des limites de sa compétence.

Que Darwin ait essayé de dégager du transformisme une sociologie à l’image et à l’usage des privilégiés de l’ordre actuel, c’est ce que l’on s’explique sans trop de difficulté. L’homme qui a essayé de concilier l’origine naturaliste de l’homme