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mais le temps de travail. Égal pour tous, sans distinction de sexe ni d’âge, il permettra la satisfaction des besoins — ou la consommation — égale pour chacun.

Quant à la société communiste, qui ne deviendra une réalité vivante que lorsque les produits consommables existeront en quantité telle que la consommation des uns ne puisse ni entraver ni restreindre la consommation des autres, et qui sortira de l’ordre collectiviste avec des producteurs ou des hommes transformés par les conditions nouvelles du travail, elle n’aura pas d’autre devise que celle inscrite par Rabelais à la porte de son abbaye de Thélème :

Fais ce que vouldras.

Ni la production de chacun ne sera déterminée par ses forces, ni sa consommation par ses besoins.

De chacun et à chacun selon sa volonté, telle sera l’unique règle sociale — si règle on peut appeler cette absence de toute réglementation.

Et cette liberté dans la production et dans la consommation sera possible, je le répète, parce que la nourriture, le vêtement, etc., existeront alors pour tous dans la même proportion que l’air ou que la lumière aujourd’hui et parce que le travail considérablement restreint, harmonisé avec les goûts et accompli en commun ou en famille — la grande famille humaine réconciliée — sera devenu un attrait, un besoin auquel nul ne