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hommes pris parmi les gardes nationales de Mortain, Vire, Coutances, Granville, etc., etc., dont la moitié n’était armée que de piques.

Le 3, les chasseurs d’Imbert furent envoyés à Ernée que venaient d’abandonner des bataillons de réquisition ; ils devaient être soutenus par d’autres bataillons placés à moitié distance.

Arrivant à Ernée, ces chasseurs trouvèrent quelques soldats de l’avant-garde vendéenne qui s’étaient déjà logés ; ils les chargèrent et les poursuivirent pendant un gros quart d’heure ; mais ils furent bientôt arrêtés par l’avant-garde de l’ennemi et ne tardèrent pas à être repoussés vigoureusement : il n’en revint pas la moitié à Fougères.

Cet événement répandit de l’inquiétude dans cette place ; la garnison passa la nuit au bivouac. Des pièces de campagne furent placées à toutes les portes, on acheva quelques retranchemens commencés beaucoup trop tard et suivis avec trop peu de moyens. Deux bataillons furent portés plus d’une lieue en avant sur le chemin d’Ernée. L’ingénieur, qui déjà avait désapprouvé dans le conseil la marche des chasseurs sur Ernée, fit faire une coupure sur la route, à peu de distance de la ville et fit dire au général et aux commandans des bataillons avancés qu’il serait avantageux de se replier et de se tenir en défense à la hauteur de cette coupure. Cet avis ne fut pas suivi.

L’armée vendéenne, qui avait passé la nuit à Ernée, marche sur Fougères et commence son attaque le 4 vers trois heures du soir. Les bataillons avancés sont bientôt repoussés ; on ne leur laisse pas le temps de se reformer en deçà du retranchement fait derrière eux pendant la nuit. Ils rentrent avec précipitation par la porte de Vitré. Les troupes destinées à la défense de ce poste et de ses environs, les voyant traverser la ville avec rapidité, s’ébranlent et quittent leur poste. L’ingénieur les rallie ; le poste est bien dé-